Il n’existe pas de mécanismes plus intéressants, plus ingénieux et plus délicats que les échappements d’horlogerie, et l’on ne s’imagine pas combien nombreuses ont été, et sont encore, les inventions qui se rapportent à leur construction et à leur perfectionnement. Charles Gros
Cet échappement n’a pas été inventé ex nihilo, mais est une version revisitée, comme beaucoup de mécanisme horlogers d’aujourd’hui, d’un ancien mécanisme aujourd’hui disparu.
L’inspiration vient d’un échappement de Louis Richard (daté de 1860), inventeur fécond d’échappements du XIXème siècle, dont vous pouvez voir un croquis ci-dessous (tiré du livre de C. Gros « Échappements d’horloges et de montres » ).
On peut aussi le rapprocher d’un échappement à repos frottant appelé par Joseph Flores « à ancre répulsive », décrit dans la revue « Horlogerie Ancienne » n°64, mais avec un mécanisme de dégagement très différent.
Le croquis ci-dessous donne une vue globale de l’échappement avec le nom des pièces qui le constituent.
L’explication du fonctionnement est donnée dans la vidéo suivante :
Bonsoir Luc, tu as répondu a mes interrogations plus qu’il ne faut ! merci beaucoup, je n avais pas vu que le pourtour extérieur du plateau était « elliptique » je n ai pas regardé assez en détail mille pardons.
Autre question critique et à but constructif : lorsque le ressort de l’ancre pénètre dans le croissant de lune et que celui-ci est conduit vers le centre du balancier afin de dégager le repos, est ce que le frottement « rentrant » du bout du ressort ne risque pas de générer une usure « prématuré » du système, voir même occasionner un arc-boutement à l’échelle nanométrique et provoquer des trépidations mécaniques ?
Je me pose la question de la perturbation sur l oscillateur ,car l angle de dégagement m a l’air important, j’en revient à ma phobie de la non perturbation de l’oscillateur pour lui assurer un isochronisme proche de la perfection, je te demande pardon d’avance pour mon insistance à ce sujet 🙂
ton atelier me fait grimper au plafond !!, il est juste parfait quel travail de longue haleine accompagné d’une passion humaine !! juste un grand BRAVO !!!
Ps : je vous ai adressé un mail hier soir concernant une contribution possible…au projet Montre Open source,
je répondrai à ton mail tout à l’heure.
bien à toi.
Bonjour,
Le frottement dont tu parles est négligeable : à l’échelle 1 le ressort droit ne mesure que 0.02mm d’épaisseur, et le croissant de lune 0.30mm de hauteur. Comme son rayon est faible (0.7mm) l’influence sur la période est réduite à rien du tout. Pour ce qui est du nanométrique, il faut relativiser en se disant que le jeu radial des composants est de 10 000 nanomètre (chacun…). Concernant la liberté de l’oscillateur, le fait qu’il n’y ait pas de tirage dans cet échappement est très intéressant : dans l’échappement à ancre, le balancier doit faire reculer tout le rouage durant le tirage, ce qui le ralentit grandement!
Tout de bon,
Cyril BN
Bonsoir sur la maquette, les levées ne sont pas circulaires afin de permettre un dégagement du repos sans tirage, est ce normale ?
Et sur le démonstrateur 3D le ressort de l ancre frotte en permanence sur l extérieur du croissant de lune durant l arc supplémentaire est ce que cela ne péjore pas l isochronisme du balancier comme dans un échappement a cylindre ?
Bonjour Patek,
Merci pour votre commentaire et vos questions. Pour des raisons de facilité de fabrication, nous avons taillé les saphirs plats et non courbes. De plus, nous avons « équilibré » le tirage pour que ce dernier soit positif sur la première moitié du repos et négatif sur la seconde partie du repos. Dans tous les cas, cette orientation des plans de palettes donne un tirage quasiment nul.
Pour ce qui est du ressort,il ne frotte pas en permanence. Le petit plateau a un diamètre réduit tout autour de son pourtour. On peut le voir dans la vidéo « Fonctionnement de l’échappement partagé » à partir de 2’54 environ. Le ressort ne touche ce pourtour qu’en cas de choc. L’ancre est désormais équilibrée par un contre-poids.
En ce qui concerne l’équipement de l’atelier, cela représente plus de 15 ans d’accumulation, recherches de machines et achat d’outillages. Beaucoup d’outils sont restaurés ou fabriqués sur place. On arrive a trouver de l’occasion qu’il faut remettre en état le plus souvent. Pour gagner en précision, les cônes de broches de tour sont rectifiés en place.
J’espère avoir répondu clairement à vos questions.
Salutations,
Luc Monnet
Superbe démo ! N’y a t-il pas un léger recul sur le dégagement à l’entrée ?
Merci! Non il n’y a pas de recul, en tout cas pas de la bascule, seul le ressort droit « recule », mais seulement de la valeur du jeu entre les goupilles qui le limitent en déplacement, il n’entraîne donc pas la bascule. De plus il n’y a pas de tirage, donc un recul de la bascule ne ferait pas reculer la roue d’échappement.