Après la réalisation de la maquette de l’échappement partagé échelle 10, nous nous sommes attelés à sa réalisation à l’échelle 1.
Cette seconde étape a été décisive pour valider nos choix techniques et nous rendre compte des difficultés à réaliser un échappement de manière artisanale.
PREMIER MODÈLE DE TEST:
Nous avons, pour ce premier essai, décidé d’utiliser quelques composants du mouvement ETA ou Unitas 6497/6498 afin de comparer le comportement de l’échappement à ancre à celui de l’échappement partagé.
Le barillet, la roue de centre, moyenne, seconde et le pignon d’échappement ont donc été repris sur ce calibre communément utilisé en horlogerie.
La calibre de test a été réalisé sans étude préalable, à la volée, sur une simple plaque de laiton. Le rouage étant disséminé au gré des envies, avec beaucoup de liberté.
Les pivotements pont/platine sont percés ensemble ainsi que le positionnement des pieds de vis ce qui garantit une co-axialité idéale (sur la pointeuse Hauser).
Le passage des roues est tourné au burin sur le Schaublin 70 de la même manière que sur un « Burin fixe ».
La première difficulté a été de réaliser les roues d’échappement ainsi que la fraise de taillage. Ce type d’échappement nécessite des pointes de dent très fines et régulières. Plusieurs fraises ont du être réalisées (sur la machine à pointer) et nous sommes toujours en train d’améliorer les techniques afin d’obtenir des roues légères et précises.
N’hésitez pas à cliquer sur les images pour avoir un meilleur aperçu visuel.
Premiers essais de taillage:
Taillage en petite série:
Ebauche:
Montage avant taillage:
La fraise:
Le taillage:
Les roues d’échappement terminées:
Les palettes ont également été modifiées en interne à la façon de George Daniels. Un lapidaire entraîné par le tour est chargé de pâte diamant. Nous avons fixé plusieurs pièces ensemble sur un posage afin de garantir une régularité et d’éviter l’égrisement du rubis lors de son usinage. Un polissage des surfaces à l’aide de pâte diamantée de 0.5µm permet une finition polie du corindon.
La lame d’acier trempé fixée sur la bascule est réalisée à partir d’un spiral redressé et affinée à 22µm afin de perturber au minimum les oscillations du balancier. La bascule, quand à elle, est équilibrée pour éviter les défauts au « pendu ».
Une petite machine CNC réalisée en interne (qui fera l’objet d’un prochain article) a permis de réduire le temps de réalisation de la bascule et du croisage des bras de roue. Son utilisation s’avère intéressante pour des petites séries mais la précision de positionnement n’est pas à la hauteur de celle de la pointeuse Hauser. De plus, une étude, un DXF sont nécessaire à l’utilisation de la fabrication « numérique », chose dont on peut se passer avec l’utilisation des machines à pointer.
N’hésitez pas à cliquer sur les images pour avoir un meilleur aperçu visuel
Les premiers essais ont montrés que l’échappement fonctionnait en dépit des erreurs d’usinage et des pivotements simplifiés du balancier. Grâce à vos dons, une nouvelle fraise de taillage est en cours de fabrication. Cette dernière permettra d’affiner davantage la qualité de ce mobile qui demande une exécution très soignée.
Trois mouvements de test seront réalisés pour valider la bonne marche de l’échappement.
Merci pour l’intérêt que vous portez à ce projet et merci à tous pour votre soutien!
Merci également à Tanguy Huret pour son aide précieuse sur la réalisation de ce projet!
DEUXIÈME MODÈLE DE TEST:
A nouveau, sur ce second prototype, nous avons utilisé l’énergie du mouvement ETA 6497 pour mouvoir l’échappement partagé.
Une roue sur champ, placée sur le pignon de seconde entraine via une plaque additionnelle, la roue d’échappement. Cette dernière a subi une rectification des 15 plans de repos afin d’affiner la pointe des dents à 0.03mm.
Le ressort de dégagement a lui aussi été modifié. La lame droite initialement utilisée présentait une résistance un peu trop élevée, même avec une épaisseur de 22 µm. Nous avons donc décidé d’allonger cette dernière en formant un petit spiral. En plus de réduire la force de la lame, cela permet à la pointe du ressort d’être moins fragile lors de sa manutention.
Les premiers résultats donnent une bonne amplitude dans les différentes positions. Le déplacement du point d’attache par le porte piton mobile permet de régler le point de « démarrage » du balancier mais il a également une influence sur l’isochronisme de cet échappement (comme sur un échappement à détente).
Merci pour vos avis et commentaires!
Luc et Cyril.
Salut alors ce calibre il avance ?!!!
Magnifique. Je vous souhaite le meilleur dans votre passion.
Merci de ce travail » partagé » et bonne continuation dans votre projet aMicalement ChP Christian
Félicitations les gars. Du grand art. Ça fait plaisir.
Isma
Bonjour Cyril, si jamais depuis j’ai obtenu un texte écrit par M Richard lui-même sur le fonctionnement de son échappement ainsi et surtout sur ses propres essais, je vous en fais part : (je vous envoie l’illustration par mail ne pouvant pas la mettre sur le site
» ÉCHAPPEMENT LIBRE ExCENTRIQUE A RESSORT.
A(figure 1, planche 123) roue d’échappement ; la dent M est arrêtée sur le repos l. La détente G est enfilée à frottement sous la pièce B, son angle de mouvement est fixépar deux plots fendus en tête de vis pp, avec lesquels on peut borner les pénétrations sur les deux repos l, k, par la goupille h. Le ressort F, qui est fixé sur la détente G en j et par un petit plot en carré long, joue un peu entre les deux goupilles ii pour que les fonctions partent de j. Quand l’excentrique C, ouvert en D, et qui est monté sur la tige du balancier v, sous le doigt de levée e, fonctionne dans le sens de la flèche X, F entre dans D afin de dégager M de l et pour que la dent o aille donner l’impulsion à e, et entretienne ainsi la marche du balancier. Quand C revient selon la flèche Y, F rentre de nouveau dans l’entaille D et en ressort pour reprendre la position qu’on lui voit dans la figure. F et G sont dégagés de tout contact, le balancier est complètement libre et la dent M, qui s’était arrêtée dans le repos k, en est sortie en faisant une petite chute. La grande chute avait eu lieu précédemment quand C revenait selon la flèche X et qu’une dent o tombait sur le doigt de levée e. Les fonctions de l’échappement libre à ressort sont alors complètement terminées.
« Les propriétés que possède mon échappement ont été déclarées impossibles à réaliser par plusieurs de nos grands auteurs en horlogerie, car il s’agissait de trouver un échappement libre réunissant les qualités suivantes:
1º Ayant de la régularité;
2° ne s’arrêtant pas au doigt ;
3° n’occasionnant pas de renversement quoique le balancier, par une secousse imprévue, fît plusieurs tours de vibrations ;
4° que le balancier ne trouvât aucune résistance pour faire partir les dents de la roue d’échappement de leur repos; et ces conditions sont aujourd’hui réalisées, on le voit, avec une simplicité extrême, et l’ensemble est d’une exécution facile.
« Il m’a été confié un vieux chronomètre de A. Breguet, n° 1655, abandonné depuis plus de vingt ans ; son échappement était un échappement à détente à ressort.J’ai ôté cet échappement sans rien déplanter, ni rien détériorer, et je l’ai remplacé par le mien. Les plus grandes variations de mon échappement, qui a été suivi par M. Huette à l’observatoire de Nantes, ont été en seize mois d’une demi seconde d’avance. D’après ce résultat, je crois mon oeuvre complète. »
L.M Richard.
C’est juste génial de pouvoir lire cela et de la voir à nouveau fonctionner 150 ans après, grace a votre passion !! MERCI !!!!
C’est vraiment un plaisir de reparcourir vos photos de la fabrication des roues, c’est BEAU !!! BRAVO
sinon je m’aperçois également que sur la gravure d’origine de l ‘échappement de M Ricahr, que les étocaux ressemble à des lames ressorts, vous les avez réalisé rigides, savez vous pourquoi ils étaient flexible a l origine ?, avez vous essayé avec la première construction ??
Je pense qu’ils étaient flexibles pour assurer l’entrée de la baguette dans le croissant de lune (ils mettaient une pression sur la baguette juste avant que le ressort droit ne doive « entrer » dans le croissant). Dans notre construction, c’est le jeu entre le ressort droit et ses butées (qui n’existe pas chez Richard) qui assure et sécurise l’entrée du ressort dans le croissant.
la question de Roland concernant le rendement m’intéresse également !!
Nous n’avons pas calculé le rendement, l’université de Besançon va sans doute nous aider dans cette tâche, l’amplitude est bonne est assez constante tout au long du désarmage. Par contre les Witschi ont du mal à capter le bruit, les chronocomparateurs mécaniques le captent bien mieux !
Superbe !!! on dirait qu’il y a un spiral de rappelle au milieu de l’ancre en lien avec le ressort de dégagement avez vous fait évolué la construction ? par rapport a la maquette de démonstration
Bien vu! En effet, à l’échelle 1 le ressort de dégagement se trouvait être trop rigide et entraînait la bascule avant qu’il atteigne sa butée. Pour éviter qu’il soit trop fin (et donc trop fragile) on l’a fait plus long pour le rendre moins rigide (d’où la forme en spirale).
Salut L’ami
Oui effectivement, tu as fait vite fait bien la ptite vidéo finale :-))
J’adore la photo avec le reflet du balancier sur la platine.
Côté technique, ça à l’air de joué. C’est cool.
Tout ceci m’invite à te poser quelles questions :
Les performances chronométrique de cet échappement sont lis mesurable depuis un équipement acoustique (type Accuracy o u witschi) ?
Quelle est l’amplitude que tu obtiens à armage complet (connais-tu le couple de ton barillet)?
En simplifiant les chemins de calcul, as tu une idée du rendement de cet échappement?
En tout cas, félicitation à toi et à Cyril pour le travail réalisé.
Nico
Bonjour
Je n’y connais rien en horlogerie…mais suis emerveillé par la video…que dis je …ce cœur qui bat….
Bon vent a votre entreprise…
Je sens qu’il y a de la passion…..
Jean Paul